Dans un an, la part des femmes dans les conseils d’administration des grosses entreprises devra atteindre les 40%, selon la loi. Cinq ans après l’entrée en vigueur de la loi Copé-Zimmerman, RMC fait le point.
L’égalité hommes-femmes avance dans les entreprises. Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes fait le bilan, cinq après l’entrée en vigueur de la loi Copé-Zimmermann, qui prévoit que la part de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises doit atteindre 40% l’année prochaine.
Selon les chiffres que RMC a pu se procurer, la situation a évolué positivement. Dans les entreprises du CAC 40, on compte aujourd’hui 28% de femme dans les conseils d’administration, contre 10% en 2010. A l’inverse dans les plus petites entreprises, les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire), non cotées, c’est plus difficile: 14% de femme seulement.
« Je l’assume tout à fait bien! »
RMC a tendu son micro à ces femmes de tête, pour faire le bilan de ce dispositif. Et la loi n’a pas été inutile, loin de là. La preuve avec Brigitte Longuet, qui a intégré le conseil d’administration de Canal+, il y a deux ans, grâce à ce texte:
« Je l’assume tout à fait bien! Parce que je pense que les femmes sont compétentes. Nous n’avons pas volé des places aux hommes. Nous avons pris la nôtre », estime-t-elle.
« Cela ne se fait pas naturellement »
Brigitte Longuet n’a pris la place de personne, mais elle a bien senti une certaine frilosité autour de cette table très masculine.
« Je ne me suis pas sentie isolée, mais je pense que ça paraissait un petit peu étonnant aux hommes », raconte-t-elle. « C’est souvent étonnant qu’une femme prenne la parole. Puisque les habitudes perdurent, cela ne se fait pas naturellement ».
« Des clichés ont la vie longue »
Les entreprises cotées jouent globalement le jeu, selon le rapport publié ce mercredi. A l’inverse, les plus petites sociétés ont beaucoup plus de mal à s’y mettre. C’est ce qu’a constaté Dominique Druon, qui a créé le cabinet de conseil Aliath, pour les femmes qui veulent intégrer ces conseils d’administration.
« Il y a encore beaucoup de boulot, parce qu’il y a de la résistance », explique-t-elle. « Et il y a des clichés qui ont la vie un peu longue. Et puis parce que les femmes ne sont pas visibles. Donc quand on n’est pas dans ces sphères-là, et bien on ne pense pas à vous spontanément. Il faut que les femmes lèvent la main ».
Des progrès restent à faire pour les postes de président de conseil d’administration, occupés aujourd’hui à 95% par des hommes.
Source : rmc.bfmtv.com Par C. P. avec Thomas Chupin
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