Encore peu nombreuses dans la French Tech, les femmes s’organisent pour se faire reconnaître et amener plus de parité.
Elles sont jeunes, passionnées par leur métier, solidaires… Et, à la tête de réseaux de femmes, leur combat est d’amener plus de parité dans la French Tech, un univers où la figure la plus courante reste le geek homme âgé de 25 à 30 ans. Ce qu’elles déplorent.
Agée de trente ans, Mounia Rkha, arrivée du Maroc après son bac et diplômée de Supélec, mène depuis six ans ce combat, associée à Roxanne Varza au sein de la branche française de Girls in Tech, depuis peu rebaptisée StartHer. « Avec Roxanne, on s’est retrouvées autour de l’idée qu’il y avait trop peu de femmes dans le monde des start-up et que celles qui y œuvraient étaient trop discrètes. Notre objectif a été de leur montrer des modèles auxquelles elles puissent s’identifier », raconte cette spécialiste du capital-risque, depuis un an chez Isai.
Ce sont des motivations identiques qui ont conduit Ludwine Probst, trente-deux ans, à créer l’an dernier une émanation française de Ladies of Code, une communauté qui compte 430 femmes évoluant dans les métiers de l’informatique et en particulier du code. « Il y avait urgence. A certaines conférences, il n’y a aucun speaker femme, et il n’est pas rare dans les réunions qu’une femme se retrouve seule face à 50 hommes. Or c’est important de rencontrer d’autres femmes », insiste cette développeuse à Leboncoin depuis avril.
Egalement militante, Caroline Ramade, déléguée générale adjointe de l’incubateur Paris Pionnières, « le seul réseau à disposer d’un lieu incarné », qui a inauguré des nouveaux locaux le 22 juin à Paris 2e, est convaincue qu’« une plus grande mixité s’accompagnera de l’émergence de nouveaux usages avec, à la clef, des opportunités économiques immenses ». Par ailleurs, « cela entraînera un nouveau style de leadership assez conforme avec l’esprit collaboratif », estime cette ancienne responsable adjointe du département numérique de la Mairie de Paris.
Casser les stéréotypes
Portés par le nombre foisonnant de réseaux de femmes, les événements en tout genre (conférences, tables rondes, concours…) ne se comptent plus. Avec la plupart du temps des « talents en jupon » sur scène, mais une assemblée mixte. L’objectif : casser les stéréotypes en valorisant ces expertes. Et pour cause. Le monde numérique reste encore très masculin, même si la féminisation est en marche. En 2015, seules 15 % des levées de fonds ont été réalisées par des femmes, celles-ci levant de moins gros tickets que les hommes, selon le baromètre Girls in Tech. A en croire une étude de EY et France Digitale, il n’y avait que 9 % d’entrepreneurs femmes dans la French Tech, toujours en 2015, contre il est vrai… 5 % dix ans plus tôt.
Cela n’empêche pas la French Tech de compter une poignée de « stars » au féminin à l’image de Céline Lazorthes, la fondatrice de Leetchi, d’Yseulis Coste, celle de 1000mercis ou de Marie-Vorgan le Barzic, qui dirige Numa, l’un des hauts lieux parisiens dédié à l’innovation…
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