Clifford Chance, Baker Mc Kenzie , Herbert Smith Freehills , Linklaters …
Les cabinets d’avocats veulent améliorer leur diversité.
Clifford Chance détaille ses objectifs de féminisation et d’inclusion à horizon 2030, en fonction des zones géographiques.
Alors que la question d’un éventuel quota de femmes dans les comités exécutifs est toujours à l’étude en France, de nombreuses sociétés se sont fixé leurs propres objectifs. Parmi elles, le cabinet d’avocats d’affaires, Clifford Chance vient de dévoiler ses nouveaux engagements en matière d’inclusion (personnes LGBT et minorités ethniques), de diversité et d’égalité des chances à horizon 2030. Dans dix ans, le cabinet vise un minimum de 40% de femmes associées (contre moins de 20% en 2019) et de 40% d’hommes associés. Un objectif qui concerne l’ensemble des fonctions (counsel, avocat senior, avocat, responsable des services professionnels et dirigeant) tant au niveau du groupe que par régions.
L’an dernier, le plus grand cabinet mondial, Baker McKenzie, s’était fixé le même objectif à horizon juillet 2025, pour les associés, comme pour les responsables des services professionnels et pour les recrutements. A l’époque, il se félicitait d’être le premier cabinet d’avocats à se donner des objectifs de genre. A partir de juillet 2020, tous ses bureaux qui ne comptent pas un quart de femmes associées devront avoir au moins 25% de femmes parmi les nouveaux promus. En 2019, Baker McKenzie comptait 31% de femmes associées, le même niveau qu’en 2015.
Pour sa part, Herbert Smith Freehills a déclaré l’an dernier viser un taux de féminisation de 35% en mai 2023, contre 26% en 2019. Les cabinets d’avocats internationaux ont tous des politiques dédiées. Notamment DLA Piper, dont le bureau de Paris compte 78% de femmes, dont 62% parmi les avocats et 35% parmi les associés, un taux «au-dessus de la moyenne constatée dans notre profession», précise le cabinet à L’Agefi.
Clifford Chance va plus loin que ses concurrents en déclinant ses objectifs à une échelle régionale. Ainsi, le nombre de femmes associées devra progresser de 25% d’ici 2025 en Asie-Pacifique et au Royaume-Uni et de 60% d’ici 2030, mais respectivement de 35% et de 100% en Europe et aux Amériques. En effet, en 2019, la gent féminine représentait seulement 14% des associés en Europe continentale, 16% aux Amériques, mais déjà 24% au Royaume-Uni et même 30% en Asie-Pacifique. Quant au Moyen-Orient, très en retard, avec seulement 5% d’associées, il devra compter 12,5% de femmes associées en 2025 et 25% en 2030.
Sensibilisation et formation
A titre de comparaison, Linklaters comptait 20% de femmes associées dans le monde l’an dernier, allant de 7% en Europe de l’Est et Afrique à 30% en Asie, en passant par 18% aux Amériques et 23% au Royaume-Uni. «Chaque région travaille actuellement à la définition de plans d’actions adaptés aux contextes locaux, précise à L’Agefi Delphine Siino Courtin, associée de Clifford Chance Paris, en charge de la diversité et de l’inclusion. Nous devrions finaliser les actions prévues pour la France et l’Europe continentale d’ici à l’automne 2020. Ces actions porteront sur l’égalité des sexes, l’inclusion des personnes LGBT+ et l’inclusion des minorités et ce, à toutes les étapes du parcours au sein de l’entreprise. Parmi les actions envisagées : la mise en place d’un programme de formation à destination de l’ensemble des membres du comité exécutif, la mise en place d’un dispositif de sensibilisation de l’ensemble des personnels (stagiaires, associates, partners), une communication régulière de nos avancées sur chacun des objectifs (seul Clifford Chance a pris un tel engagement), tout en travaillant sur l’élargissement de nos engagements à d’autres enjeux d’inclusion».
D’ici 2025, 3% des associés de Clifford Chance devront être LGBT. Chez Linklaters, au Royaume-Uni, ils sont déjà 4%.
En matière de minorités ethniques, Clifford vise dans un premier temps 15% de nouveaux associés aux Amériques et au Royaume-Uni, et 30% d’avocats seniors et de services professionnels seniors d’ici 2025. En 2019, les représentants d’une minorité ethnique constituaient 6% des associés de Clifford à New York et 7% à Londres. Ce taux atteint déjà 11% chez Linklaters au Royaume-Uni. Baker McKenzie s’est fixé un objectif de 15% d’associés en Amérique du Nord.